Sur les collines ondulantes des Hautes Terres de Madagascar, les "trano gasy", ces maisons traditionnelles. Dans l'Imerina, elles se dressent avec une majesté silencieuse, gardiennes d'un patrimoine culturel riche, et témoins vivants de l'histoire et des traditions d'un peuple.

Autrefois, les maisons des Hautes Terres étaient construites en bois et en matériaux végétaux. Ces demeures nobles, souvent constituées d'une seule pièce, reflétaient le statut social de leurs occupants.
Au XIXe siècle, Jean Laborde a introduit une innovation majeure : la technique de la terre crue, ou pisé. Le pisé consiste à empiler et à compacter des couches de terre crue, mélangée à de la paille et à d’autres matériaux naturels. Cette méthode, utilisant la terre abondante de la région, a permis de construire des murs épais, offrant une isolation thermique et acoustique naturelle ainsi qu’une stabilité remarquable, parfaitement adaptées au climat local.


Le bois, quant à lui, restait un élément essentiel de la construction, utilisé pour les charpentes, les portes, les fenêtres et les balcons. Les essences de bois locales, telles que le palissandre, étaient particulièrement appréciées pour leur durabilité et leur esthétique. Le trano gasy typique est souvent une maison à étage, dotée d'un balcon en bois soutenu par des colonnes.
L'arrivée des Anglais au XIXe siècle a enrichi le paysage architectural en introduisant les maisons en briques de terre cuite, avec vérandas et toits en tuiles, apportant une touche nouvelle tout en conservant l'essence de la tradition.

Une construction Sacrée et Symbolique
La construction d'une maison traditionnelle malgache est un acte sacré, imprégnée de croyances et de rituels ancestraux. Le "vintana", ou destin, les astres et les conseils d'un astrologue, ou "mpanandro", sont pris en compte pour choisir le moment propice à la construction, assurant ainsi la protection de la demeure et le bonheur de ses habitants.
L'aménagement intérieur de la maison respecte également des règles strictes : une forme rectangulaire, un espace d’honneur, l'« Avara-patana », et des ouvertures à l'ouest pour accueillir la chaleur du soleil couchant.
L’« Avara-patana », est la partie nord du foyer de la cuisine. Ce coin de la maison était la partie réservée aux personnes âgées et aux invités.

Un héritage à préserver
A l'heure dorée, lorsque le soleil couchant illumine les collines, les trano gasy se transforment en sentinelles de lumière. Leurs façades en terre crue ou en briques, aux teintes ocre-orangées, semblent absorber la lumière du soleil, tandis que leurs toits en tuiles se parent de reflets dorés. Elles se dressent, majestueuses, fixant le soleil, comme pour mieux veiller sur les Hautes Terres et leurs habitants.

Crédit photo : Lidwine de Bonhomme
L'architecture moderne a apporté de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux, mais les trano gasy conservent leur identité et leur symbolique.

Crédit photo : Ericka Guyelle
En arpentant les vieux quartiers d'Antananarivo, la capitale, ou en parcourant les villages des Hautes Terres, l'on peut encore contempler ces merveilles architecturales. Chaque trano gasy raconte l'histoire de sa famille, de sa communauté, de sa région.
Lors de votre voyage à Madagascar, nous vous créons l'occasion de séjourner dans une de ces trano gasy traditionnel, soigneusement restauré et préservé. Vous pourrez ainsi vous imprégner de l'atmosphère chaleureuse et conviviale que créent ces maisons chargées d'histoire et de traditions. Et si la fameuse RN7 fait partie de votre périple, vous aurez l'occasion d'admirer les variations de ces belles maisons traditionnelles, dans la région Betsileo...




