Madagascar est un véritable continent en miniature. Des plages de sable blanc bordées de cocotiers aux forêts tropicales humides, en passant par les vastes savanes et les montagnes escarpées, cette grande île de l'Océan Indien offre une diversité de paysages à couper le souffle.
Parmi ces joyaux naturels, les rizières occupent une place à part. Ces étendues de plaines ou aménagées en terrasses, verdoyantes d’ Octobre à Mai, sont le fruit de la transmission des premiers immigrants venus d'Asie du Sud-Est.

Le mot malgache "vary", qui signifie "riz", trouve d'ailleurs ses racines dans les langues austronésiennes, par les peuples qui ont entrepris de grandes migrations maritimes à travers l'Océan Indien, il y a quelques millénaires. Ces navigateurs, originaires de l'actuelle Indonésie, se sont établis sur de nombreuses îles, dont Madagascar.
Le choix "naturel" de ces grands voyageurs a donc été de s'installer sur les Hauts Plateaux, car les conditions naturelles y étaient favorables à la culture du riz, notamment à la riziculture irriguée : des plaines et des fonds de vallées au sol marécageux et argileux, et un climat apportant l'eau nécessaire à l'alimentation des systèmes d'irrigation, garantissant une production régulière.


Crédit photo : Lidwine de Bonhomme
Le travail est continu sur l'année et tout le village se met à contribution.

La terre est généralement préparée à la bêche traditionnelle par les hommes ou avec l'aide des zébus. Pendant ce temps, des semences de riz de l'année précédente sont préalablement mises à germer dans une petite parcelle préparée.
Vient ensuite le repiquage, par les femmes.
Quelques mois se passent avant que les panicules de riz parviennent à maturité et s'inclinent vers le sol. Le vert éclatant a laissé la place à un jaune-beige. Le temps de la récolte est arrivé.



Les tiges sont alors coupées par les hommes, et ramenées au village et étalées au soleil par les femmes et les enfants. Une fois séchées, hommes et femmes battent le grain, à un emplacement du village spécialement aménagé à cet effet : quelques grosses pierres en granite ou quelques poutres horizontales, dont la hauteur doit avoisiner celle des genoux.
Les enfants s'y initient également.
Le riz paddy séparé de la tige est récupéré et pilé pour séparer le riz de la bale, avant d'être stocké.
Rien ne se perd, tout se transforme : le chaume est récupéré pour les toitures et en isolation thermique des étables, et la bale quant à elle, est utilisée comme combustible dans la fabrication de briques !





Chaque étape de ce long processus est célébrée autour d’un repas partagé en toute convivialité, récompensant le travail commun accompli et témoignant de l’entraide sociale, profondément ancrée dans les cultures asiatiques liées à la riziculture. A ce jour, cette pratique joue un rôle essentiel dans le développement et le maintien de ces sociétés agricoles.
La riziculture est pratiquée dans toute l’île, à l’exception de l’extrême Sud où le climat aride ne le permet pas. C’est sur les Hautes Terres et surtout dans la région Betsileo de Fianarantsoa que se trouvent les plus belles rizières en terrasses, à flanc de collines.
Elles occupent près de 45 % des surfaces cultivées de l’ensemble du pays, apportant deux à trois récoltes par an, selon les différentes variétés de riz, fort nombreuses à Madagascar. Le riz rouge est excellent, le riz du Nord est délicieusement parfumé…


Le riz, c’est aussi bien sûr la base de l’alimentation à Madagascar ! Matin midi et soir, il fait partie de l’alimentation !
Un malgache mange donc en moyenne du riz trois fois par jour, sous des formes toutes différentes : le matin, c’est le « vary soasoa » bouilli et très liquide, on boit l’eau du riz caramélisé lors de la cuisson, le « ranovola » en dégustant le riz « sec » accompagné de viande de zebu ou de porc et de légumes pour le déjeuner de midi, et le soir on déguste souvent du « vary amin’anana », un mélange de riz et de légumes, parfumés avec des petites crevettes sèches.
Le « ranovola » est une boisson fortement conseillée pour soigner les gourmands qui abusent du piment malgache : bue très chaude, elle soulage aussitôt la brûlure chimique des alcaloïdes du piment, effet que les boissons glacées sont impuissantes à juguler.
Lors de votre séjour à Madagascar, vous aurez l’occasion bien sûr de découvrir ces traditions culinaires et de déguster le riz sous toutes ces formes !
Bien sûr, il sera également possible d’aller encore plus loin, et à l’occasion d’une belle balade dans les rizières, de rejoindre les paysans pour les accompagner dans leurs tâches ! Une belle occasion d’immersion et de rencontre, au plus près de la population !


Depuis des siècles, dans la culture asiatique, le riz est intimement lié aux cycles de la Nature et aux traditions ancestrales. Il symbolise à la fois la Fertilité, la Prospérité et l'Unité.
Lors de votre voyage à Madagascar, en contemplant ces étendues verdoyantes, ou en observant un paysan retourner la terre, vous pourrez ressentir une des âmes de... Madagascar !


